5h - Debarquement à la gare d'Haridwar, sous une petite mousson qui rafraichit l'air du matin...quelques prises de tête pour rejoindre Rishikesh, aucun bus local à l'horizon ! La ville est encore endormie, les boutiques présentent leur devanture de ferraille.
7h - Nous atterissons dans le quartier verdoyant de High Bank, à flanc de colline grimpant vers l'Himalaya, non loin du pont suspendu et piéton de Lashman Jhula. La Bhandari Swiss Cottage affiche complet, et après un tour d'horizon sur les GH avoisinantes, nous préferons prendre notre mal en patience jusqu'à midi, heure du check-out. Breakfast, internet point, bouquins, nous prenons enfin possession de nos chambres, avec vue sur le Gange et la montagne boisée ! La GH offre une végétation luxuriante, touches vert tendre des bosquets, vert profond des palmiers, délicates fleurs roses et rondins de bois...Petit resto exterieur sous bache bleue, avec tout ce qu'un voyageur rêve de trouver au menu !
Ballade vers le centre en fin d'aprem...Descente de la route en lacets, croisant en chemin les innombrables processions des indiens vêtus en orange flashy, sacs à dos et gourdes transparentes...Ils se déplacent de gare en gare depuis trois semaines, le long des villes qui bordent le Gange, en hommage au Dieu Shiva. Dans la courbe d'une route, nous appercevons le long pont pietonnier de Ram Jhula, enjambant le Gange...Une allée semble mener au pont, barrages policiers posés un peu partout, la sécurité est on ne peut plus renforcée en raison du festival de Shiva et des débordements prévisibles d'une foule bigarrée.
Bifurquant sur la droite, les marches d'un ghat au revêtement marbré et parsemé de sable fin offrent une vue imprenable sur l'autre rive, des mélopées hindoues s'élèvent dans le ciel à la nuit tombante. Assise sur une marche, une cigarette au coin des lèvres et les jambes repliées, je me laisse aller à la contemplation des petites lumières clignotant sur la berge d'en face, animée et remuante de taches orangées. Les chants gagnent mon coeur, moment mystique de plénitude à déguster en silence...Une femme exhale la fumée d'un bidie en douces volutes, croise mon regard, apperçoit ma cigarette et se fend d'un sourire magnifique, complicité de femmes dans cette société indienne où les hommes s'exposent tandis qu'elles se font discrètes et peu démonstratives en public. Bel instant de partage, son mari affiche également un sourire plus discret, leur petit garçon s'agite autour d'eux.